Semaine 3 – D’Öland aux forêts profondes suédoises

Pour clore notre passage sur l’île, on a mis le cap au sud, vers Ottenby et sa grande réserve naturelle. Le vent souffle, les prairies s’ouvrent sur la mer, les moutons broutent paisiblement… On aperçoit même quelques biches, discrètes au loin.

Le phare de Långe Jan domine l’horizon. Mais ce qu’on retiendra surtout, c’est la réserve ornithologique : des colonies d’oies, des cris d’oiseaux marins, un ciel habité. Et pour finir, une poignée de phoques, posés sur les rochers, comme s’ils nous faisaient un clin d’œil avant notre départ. Une sortie en douceur, sauvage et silencieuse, comme on les aime.

Après l’effervescence d’Öland, retour au calme. Lou en avait besoin, nous aussi. Le ton est donné : réveil à 10h, sieste jusqu’à 18h… La pause s’impose.

Installés au bord du lac Kleven, on profite. Le décor est parfait : forêt, eau tranquille, lumière douce. On grimpe jusqu’à Aboda Klint pour un point de vue magnifique sur les lacs alentours. En haut, on se tait. On contemple. Et on se sent juste… bien.

En redescendant, surprise en forêt : une biche immobile, à quelques mètres de nous. Les chiens ne la voient même pas (ouf). L’instant dure à peine quelques secondes, mais reste suspendu. C’est souvent comme ça ici.

Journée suivante : météo capricieuse, vent, et une course express au supermarché… sauf que tout le monde a eu la même idée. On s’échappe vite, direction Målilla.

Je tente une mission « retrait d’espèces » à vélo : 26 km aller-retour pour un distributeur fermé. Raté. Guillaume prend le relais en soirée. Presque 40 km, des chevreuils, un élan de très (trop) près… mais cette fois, mission réussie. Et une bonne histoire à raconter.

Le 20 juin, on vit notre premier Midsommar. Musique, danses autour du mât, couronnes de fleurs, ambiance joyeuse et chaleureuse. Lou enchaîne ensuite les tours de toboggan au parc, les chiens s’essaient eux au parc canin (enfin… Jump trottine un peu, les autres regardent passer les mouches). On profite de l’instant.

Le lendemain, petit tour au marché aux puces. Puis il est déjà temps de reprendre la route.

Sur le chemin, on s’arrête à Kvilleken, le plus vieux chêne de Suède. Mille ans d’histoire, plus de 14 mètres de circonférence… Il décline, doucement, mais sa présence est saisissante.

La balade autour est tout sauf zen : les chiens tirent, Jump refuse de monter sur les passerelles, et Lou découvre sa passion pour les sacs à caca. La scène n’est pas glorieuse, mais elle nous fait rire. Et quelque part, ça fait partie du voyage aussi.

Le lendemain matin, on arrive dans un petit parc national, Norra Kvill. Moins touristique, mais magnifique. On enchaîne les deux boucles avec Phao et Ruby. Personne autour. Le calme est total, les arbres tordus, la mousse épaisse, les reflets dans l’eau. C’est l’image même de la Suède sauvage qu’on est venus chercher.

Jump fait sa petite balade lui aussi, à son rythme. On repart le cœur léger.

Trolle-Gater, c’est un drôle de nom pour un lieu étrange : des grottes formées par des blocs entassés. Guillaume explore pendant que Lou joue sur les rochers. Un lieu original, entre marche et labyrinthe souterrain. Pas un incontournable, mais une chouette surprise, comme on les aime.

On termine la semaine au bord du lac Hargsjön, près de Mjölby. Pas le plus beau spot, mais il fait le job pour une nuit.

Ce qui nous a frappés, ici comme ailleurs : les déchets. Et parfois (souvent), ce ne sont pas les touristes. Un jeu pour enfants transformé en barbecue, des détritus éparpillés. On ne comprend pas. Et ça nous attriste. La nature suédoise est si belle… elle mérite qu’on en prenne soin.

👉 Et voilà pour cette troisième semaine sur les routes suédoises.
Beaucoup de calme, quelques galères, de belles rencontres… et toujours ce sentiment de liberté qui grandit. À très vite pour la suite 🌲